Melik – Allons, c’est quand tu veux mon gars.

Mon adversaire attendait devant moi. Les yeux plissaient, se concentrant sur son jeu de cartes. Pour l’instant, nous n’avions pas parié de grosses sommes, mais il était en mauvaise posture. Il avait déjà perdu plus d’une fois et nous refaisions une revanche. Pour ma part, je restais confiant. Pas que je trichais ou usé d’un quelconque stratagème pour le mettre en faillite, non. En réalité, ce gars était plutôt bourru, pas malin quoi. Assez impulsive et donc, dénué de vraies réflexions. Il ne me fallait pas beaucoup d’effort pour le battre. Par contre, il prenait son temps de plus en plus. La peur aux tripes, il ne voulait pas poser encore une carte qui lui serait fatale. Je me mis à tapoter sur la table avec mes doigts, pour patienter, mais cela le stressait d’avantage et se mit à poser une carte sur la table enfin.

Je me mis à sourire en voyant ce qu’il venait de poser. C’était comme s’il avait joué la première carte qui lui était tombée sous la main. D’un mouvement de bras, parodiant la noblesse, je déposais sur le tas ma carte à moi, ayant une plus grande valeur. Il venait de tout perdre. Vous pensez que j’aurais pu avoir pitié de ce bougre ? Du tout, ce rustre se croyait plus malin que tout le monde car il savait cogner. Et c’était lui qui m’avait provoqué en duel de carte. Comprenant qu’il n’avait pas plus l’avantage qu’avant, il se mit à râler et à m’insulter de fils de chien. Quelque chose qui me faisait bien rire. J’attendais son futur coup. S’il perdait encore, ce serait fini pour lui. Se grattant la tête, il prit une autre carte, plus forte cette fois-ci et la déposa au centre. Un peu plus et il s’en saurait sortit. À mon tour, je déposais ma dernière carte et me mis à crier en levant bien haut les bras :

Melik – Gagné !

Rigolant un bon coup, je me mis à ramasser les pièces poser entre nous. J’avais bien mérité cette petite fortune. Mon adversaire râla et se mit à taper du poing sur la table. Je savais très bien que ces genres de parties finissaient par une bagarre générale, et le mieux à faire pour éviter de se retrouver tacher de sang était :

Melik – Tournée générale !

Là, tous les clients de la taverne hurlèrent leur joie, levant bien haut leur chope. Je m’approchais du comptoir et donnai l’argent au patron. Une bière pour chacun, de quoi calmer les esprits échauffés. Même le perdant en fut heureux. Certes, je venais de perdre l’argent gagné, mais comme c’était surtout le sien, c’était donc plus lui qui payé que moi. Les serveuses donnèrent à boire à tous les clients. J’attrapais ma chope qu’on venait de me faire glisser et fit santé. Je bus une bonne gorgée avant de la reposer sur le comptoir en bois, bien rafraichis. Le patron s’approcha de moi.

Patron – Alors ? Tu as pus dépouiller ce crétin ? Il fera moins le malin.
Melik – Ce n’était pas si dur. Fallait le laisser faire, il se piégeait tout seul. Aller, sert moi s’en un autre.

Le patron me remplit de nouveau le verre que je bus sans ménagement. Tout était parti pour une ambiance festive comme je les aimais, jusqu’à ce que la sonorité se mît à baisser. Je me disais « Tiens, ils sont déjà ivres mort ? » Mais en me retournant, j’aperçus un nouvel arrivant. Il ne s’agissait ni plus ni moins que de notre bon chef de clan, Serkan Kavi. Tous les hommes et femmes se sont calmer à son arrivé, comme une forme de respect à l’entrée de leur maître. Mais très vite, l’animation reprit. Je souriais à notre chef de clan qui me fixait. Il devait me chercher, je fis une petite révérence, levant bien haut mon verre pour le saluer :

Melik – Je vous salue capitaine. Que puis-je pour vous ?